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L'en vie
17 mars 2008

Ca me travaille

En réalité ce n'est pas de l'inquiétude que je ressens. Je reçois le refus de financement de mon projet comme un jugement : nous ne financerons pas ce projet car il ne nous semble pas viable. Alors que ce qui est écrit c'est : manque de budget.

Ca me plonge dans le doute… Dois-je rester dans ma position actuelle de sécurité - à savoir occuper un poste sans intérêt à faire des choses dénuées de sens, pas trop fatigant (si j'arrive à dépasser le vide stupide dans lequel je suis plongé) et correctement payé - ou plonger dans cette formation et me lancer dans une profession où je serai seul à assumer les difficultés et les inévitables échecs, pour un salaire moitié moins important ?

Y trouverai-je une satisfaction ?

La conseillère du Fongecif était dubitative quant à mon idée. Ma famille, mes amis, mes proches me soutiennent dans mon projet de reconversion. Dois-je prendre ce risque ? Risque de déception, risque d'échec, risque financier, risque de ne pas pouvoir retrouver un poste équivalent à mon poste actuel si ça ne se passe pas bien.

Mais quelle est cette sécurité que je serais prêt à conserver ? Je peux être licencié demain, j'arrive à l'âge critique que les entreprises renâclent à embaucher - trop cher, pas assez souple, pas assez performant, pas assez mobile et paradoxalement trop d'expérience. Je peux me retrouver demain sans autre choix que d'accepter un poste encore plus déprimant qui n'aura même pas l'avantage d'être correctement payé. Je risque de continuer ainsi, encore une bonne vingtaine d'année à subir l'entreprise, le chef, le planning, les réunions, les engagements bidons, les non-promesses, les contraintes, le vide.

A la place de ça, je peux choisir ma vie. Faire ce que je veux de mon travail. L'orienter de telle ou telle manière. Me spécialiser, ou généraliser. Travailler à Lyon ou Marseille, Brest ou Strasbourg. Je peux voir ma baisse inévitable de revenu comme du plaisir que j'achète. Après tout, ne suis-je pas capable de payer pour des loisirs ? Pourquoi n'accepterais-je pas de payer pour être libre ?

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